Amour partagé

Je regarde le corps de mon amant, couché sur le lit, dormant profondément, sans se douter des réflexions qui me hantent et des questions qui ne trouvent aucunes réponses. J’admire ses formes qui m’enflamment, qui me rend proche de la folie.

Mais il n’est pas le seul.

Sans honte, je le compare à celui qui a aussi le pouvoir de m’enjôler, de m’ensorceler, de me rendre coupable d’infidélité. C’est presque une souillure, une faute, mais je retourne commettre le même sacrilège sans être capable de m’arrêter. Tel un cycle sans fin.

Tout deux Worgen mais tout deux très différent ; L’un de chair normal, l’autre de chair froide. L’un vivant, l’autre mort. L’un à l’esprit humain, l’autre proche du loup. Etrange ironie de la vie.

Arranon, chevalier de glace, tueur sans remord qui a déjà volé mon cœur à un autre. Il se bat pour son profit, ses envies, savourant la souffrance de ses ennemis. Il brule mes sens dans un désir gelé, comme s’il m’emprisonnait dans un exquis glacier où je perçois toujours l’odeur du sang.
Une passion dévorante qui n’a pas de nom.

Raïzenn, assassin de nombreux champ de bataille, combattant pour l’honneur de l’Alliance et sa vengeance contre les Orcs, il me donna un espoir et une joie de vivre impossible à renier. Avec tendresse et passion, il ranime mon amour en incendiant mon âme, m’enfermant dans un berceau de flamme.

Tous deux geôliers des cellules qu’ils ont créés pour me garder prés d’eux, mais je m’évade à chaque fois avec culpabilité. Je leur dois mes joies, mes moments de tristesse, mon réconfort… et la vie. De leur union, j’ai pu donner à ce monde de nouvelles âmes, des trésors que j’ai hâte de voir grandir.

Je sors de mes pensés, je regarde à nouveau mon compagnon qui dort encore, dos à moi. Une question, soudain, me taraude l’esprit :
Qui j’aime le plus ? A qui mon cœur appartient il ?

Lequel est le gagnant ?

Qui ?