La Fierté de Crowley
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La Fierté de Crowley

"La fierté de Crowley" -Guilde RP - WOW, Culte de la Rive Noire
 
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 [RP en jeu] La visite de ces Dames (et autres surprises).

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Johànn
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Johànn


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Date d'inscription : 20/01/2012

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MessageSujet: [RP en jeu] La visite de ces Dames (et autres surprises).   [RP en jeu] La visite de ces Dames (et autres surprises). I_icon_minitimeJeu 30 Aoû - 19:38

[Mardi 28.08.2012]


Le soleil inondait la scène, le vent soufflait doucement sur l’herbe haute. Alicia riait, Eleanore poussait la balançoire, un large sourire sur ses lèvres roses. Je les regardais depuis le perron de la terrasse. J’étais bien, heureux. Soudain, Alicia sauta en bas de la balançoire pour poursuivre un papillon blanc. Bras tendu, riant toujours, elle commença à lui courir après et franchit la barrière donnant sur les champs. Eleanore la suivi bientôt, appelant son nom, tenant sa robe levée d’une main pour courir elle aussi. Je voyais ses lèvres bouger mais je n’entendais aucun son. Voyant qu’elles continuaient à travers le champ de blé, écartant les tiges dorées sur leur passage, je me mis moi aussi à les suivre en courant. Bientôt, elles atteignirent la lisière du bois et s’y engouffrèrent une après l’autre. J’appelais leurs noms, mais les mots ne voulaient pas sortir. Il y avait un chemin dans la forêt, je le suivi. Je n’entendais que le vent dans les arbres et mes pas sur les feuilles au sol. Je ne les voyait plus. L’angoisse m’étreint tandis que j'accélérais ma course. J’arrivai de l’autre côté du bois. Le soleil avait disparu derrière de lourds nuages gris, l’orage menaçait. La plaine devant moi était nue, les herbes couchées par le vent. J’aperçus leurs silhouettes loin en avant, voulût les appeler, mais une nouvelle fois, aucun son ne sortit de ma bouche. Je reprît ma course, forçant l’allure, jusqu’à traverser la plaine. Elles avaient disparu au détour d’un bosquet épais dans lequel je m’engouffrai. L’atmosphère était oppressante, les arbres serrés, les buissons me giflaient le visage, les bras. Je fini par déboucher sur une clairière. Il n’y avait personne et plus un bruit, plus de vent, pas d’oiseau, rien. Je m’arrêtai au centre, regardant tout autour de moi, écoutant. J’avais peur, j’étais essoufflé, j’avais la tête qui tournait. Les arbres autour de moi me donnaient l’impression de se rapprocher, la clairière devenait toujours plus petite. J’étais coincé, je cherchais une issue. Soudain, devant moi, derrière moi, tout autour, apparurent des regards, rouges, jaunes, brillants dans l’obscurité qui était tombée. Ils fondirent sur moi, et la forêt se transforma en une multitude de gueules béantes hérissés de crocs aiguisés…

Je me réveillai en sueur, m’assis et pris ma tête dans mes mains. J’étais haletant et frissonnait. Je regardais par la fenêtre. Dehors, l’obscurité mourante se mélangeait avec le jour qui se levait dans une sorte de clair-obscur brumeux ; la maison étais baignée dans cette lueur d'aube naissante tandis que les oiseaux faisaient retentir leurs premiers chants matinaux. Je m'assis au bord du lit et posais les pieds par terre. Le sol froid acheva de me réveiller tout à fait et je me levai dans la foulée, encore tremblant de mon rêve. La vague me submergea à ce moment là, faite de fureur, de rage et de férocité mêlée. Je sentis mon corps qui lui répondait instinctivement, les prémices de la transformation, et repoussai le tout d'un simple effort de volonté. Cela faisait plus d'un mois que je n'avais pas laissé le loup sortir et il hurlait son besoin de liberté, mais je tenais bon. Machinalement, je levais la main à ma poitrine, cherchant le long collier d'argent enserrant mes alliances qui devait s'y trouver et eût un instant de panique en constatant qu'il en étais absent. Le souvenir du soir d'avant me revînt en mémoire et je me penchai vers mon pantalon à terre, sortant la chaîne et les deux anneaux d'une des poches. Je posais le tout sur la table non sans une hésitation puis enfilai le pantalon. Je lançais un regard circulaire dans l'unique pièce de la maison qui me servait de prison et m'arrêtait sur l'elfe endormie en chien de fusil sur la chaise, devant le feu maintenant éteint. J'avais voulu lui laisser le lit mais elle avait une nouvelle fois refusé sans me laisser discuter. Je traversai la pièce à pas de loup, me baissait et ramassai la couverture tombée à terre à ses côté puis la remit sur elle. Elle frissonna et bougea un peu mais sans pour autant se réveiller. Je la laissais et retournai de l'autre côté, vers l'unique table où je m'installai sur une des chaises face à l'elfe endormie qui s'était présentée à moi sous le nom d'Ashaniel. J'avisai le sachet de tabac et les feuilles à rouler qui avaient grandement diminués depuis hier, m'en emparai et roulai tranquillement la première de la journée tout en laissant mes pensées revenir aux derniers événements. A la soirée précédente, surtout. Et à tout ce qui en découlerait, par ma faute... ou par mon audace.


Sur le moment, ça m'avait paru une bonne idée. C'est Ashaniel qui me l'avait soufflée, lors de sa première visite. Je ne la connaissais pas, elle ne savais pas qui j'étais, elle faisait juste partie de l'escorte qui m'avait ramené ici et elle avais pris le risque de forcer ma surveillance pour venir me parler. Par curiosité, par instinct, par pitié aussi peut être. C'est elle qui m'a conseillé de contacter mes victimes, de les faire venir pour m'excuser face à elles. J'y avais réfléchi longtemps. Et puis j'avais demandé à Dame Alcéir de transmettre ma demande. Ca n'avait pas tourné tout à fait comme je l'avais pensé. Voir même, pas du tout. Ashaniel étais revenue une deuxième fois. Elle s'inquiétait pour moi. Mais cette fois, quant Connall la surprit, il boucla la porte et elle se retrouva enfermée avec moi, le reste de la nuit et le jour du lendemain. Il a dût vouloir se réserver le plaisir d'annoncer sa prise à Albertan. Allez savoir pourquoi, il ne l'a pas fait.
Quant Albertan est arrivé, accompagné des deux dames d'Epsilon que j'avais faites mander, Ashaniel était là. Elle avais refusé mon aide pour s'échapper et malgré mon envie j’acceptai de ne rien faire. La surprise fût de taille et l'incident diplomatique pas très éloigné. Mais étonnamment, elle fût juste surveillée pendant que ces dames avaient leur entrevue avec moi. Elles étaient venue pour ça, après tout, et voulaient savoir la raison d'une telle requête. J'étais le premier surpris de leur réponse favorable et de leur venue si rapide. Et pas le moins nerveux, ce qui expliquais la baisse drastique de mon tabac. Et surtout, je n'ai pas suivi mon plan pourtant réfléchi à l'avance.

Elles étaient là toutes les deux, la mère et la fille, Dame Althaia et la demoiselle Ashira. La ressemblance s'arrêtait à leur blondeur et aux traits de leurs visages si proches. La mère était froide et arrogante et la fille suivait sans piper mot. Tout le contraire de leur résistance lors de mes interventions. Albertan surveillait de loin, toujours aussi distant et inexpressif. J'avais décidé de m'aplatir, de m'excuser et de leur faire comprendre que je n'étais qu'un élément sans importance dans l'affaire. Finalement, j'ai improvisé. Je leur ai demandé de poser leur sentence pour mes actes en déclarant que j'étais prêt à m'y soumettre, malgré ma hiérarchie, malgré tout. Je ne sais pas pourquoi j'ai fini par dire ça. Je m'y sentais obligé, là, à ce moment, je sentais que c'est ce que je devais faire. Quel qu'en soit le prix. Ancia ne me croira jamais, mais je ne voulais pas entendre une peine de mort. Plus maintenant. Ancia était derrière la porte et elle a tout entendu. Je le savais et ça ne m'a pas empêché. Je savais qu'elle le prendrait mal. Je n'imaginais pas à quel point. Althaia répondit, Ashira acquiesça telle le mouton qu'elle étais devant sa mère. Je n'ai pas aimé sa réponse. « Si vous voulez vous amender, vous vous soumettrez à l'entraînement d'Ecuyer, la voie pour devenir paladin, au service de ma fille. Vous ferez le bien, jusqu'au moment où vous aurez le choix. Soit vous entrez dans les ordres, soit vous reprenez votre liberté. Voilà ce que je veux. » J'ai senti le sol se dérober, les murs tournaient devant mes yeux et j'ai mis très longtemps à reprendre mes esprits. J'étais prêt à tout, prêt au pire, mais pas à ça. Dame Alcéir ne va pas aimer. C'est la première réflexion qui m'est passé en tête. Ancia va me traiter de fou. C’était la seconde. Puis je voyais Ashaniel tirer une tête pas possible et Albertan d'une froideur que je ne le lui connaissais pas. C'était peut être pas une si bonne idée, mais elle ne voulait pas de ma mort. Finalement, je crois que c'est ce que j'avais besoin d'entendre. J'ai senti quelque chose remonter en moi. Quelque chose qui ressemblai à la conscience de ne pas être un raté complet. Quelque chose qui s'approchait de l'apaisement. J'avais besoin d'entendre ça pour redevenir moi même, un type pas si moche. Je crois.

Ces Dames sont sorties et j'ai entendu Albertan palabrer avec elles longtemps. Ca parlait Lumière et absurdité de la demande. J'ai perdu le fil quant Ancia est entrée. Ancia. La seule personne dans ce monde pour qui je mourrais dans la seconde si elle le voulait. Elle m'appelle son père et je la vois comme ma fille. Elle a mal pris mon idée. Très, très mal. Quant votre fille vous annonce qu'elle ne veux plus vous voir, en général ça jette un froid. Elle n'avais pas complètement tort. J'ai tellement réclamé l'arrivée de la mort que j'ai eût du mal à lui faire croire le contraire. Je lui ai remis une dague que j'avais caché dans un coin pour lui montrer ma bonne foi, elle n'a rien demandé. Il n'y avais qu'une personne qui pouvait m'avoir donné ça. Elle l'a prise, finalement. Mais ça n'a pas suffit. J'ai compris alors qu'elle avait vraiment raison sur tous les points et que je restais aveugle face à la seule chose qui m'entravait réellement. J'ai retiré mon collier qui ne m'avais pas quitté depuis la fuite de mon pays, celui qui tenait les deux alliance. La mienne et celle d'Eleanore. J'ai voulu qu'elle le prenne, qu'elle l'enterre, loin. Elle a refusé. Je l'ai mis dans la poche de mon pantalon. Je vais devoir l'éloigner de moi quand même pour me défaire de mon passé. C'est ça, la seule vraie et réelle barrière qui m'obsède et m'empêche de passer outre. Ma famille. Mais il a fallu tout ça pour que j'ouvre les yeux. Ancia ne saura jamais à quel point, ce soir là, j'ai eu peur de la perdre et à quel point j'étais heureux, à la fin, quant elle m'a pris dans ses bras. Et puis elle est sortie et Ashaniel est revenue. Ils ont fermé la porte derrière nous deux et j'ai perdu le droit de dormir dans le fauteuil.


Je regarde l'elfe dormir en tirant lentement sur la cigarette. Une brume de fumée bleuâtre passe devant mon regard. Dehors, la clarté du jour a fini par gagner la partie. Ashaniel bouge, sourit et ouvre doucement les yeux. Je suis sûr qu'elle faisait semblant depuis un moment pour ne pas me déranger. Je lui sourit en retour. Une nouvelle journée à vivre. Un nouveau sursis.
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