La Fierté de Crowley
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La Fierté de Crowley

"La fierté de Crowley" -Guilde RP - WOW, Culte de la Rive Noire
 
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 Petit récit en prison

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Helen
Front de Libération de Gilnéas
Helen


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Date d'inscription : 19/08/2011
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MessageSujet: Petit récit en prison   Petit récit en prison I_icon_minitimeSam 17 Mar - 17:19

Ecrire, c’est la seule chose à faire quand on se trouve enfermer dans une prison où seule la lumière des bougies nous éclaire un peu, sans connaitre les heures ou les jours qui passent. Écrire c’est libérer son âme, occuper ses minutes trop longue, confier ses angoisses. C’est la chose qu’on nous autorise à faire.
Un garde m’a tendu, avec mépris, une plume, de l’encre et du papier, m’indiquant que ce serait mon seule passe temps en dehors des heures de visites. Ce que j’y consigne, il s’en fiche. Il m’ordonne juste de ne pas rendre sa tache plus ennuyante qu’elle ne l’est déjà. Le message est clair : il faut se taire et attendre.
Je prends donc la plume afin d’y transcrire les jours qui passent, d’exprimer ce que l’on ressent.

Première Page

Cela fait quelques jours déjà qu’on m’a amené dans ces lieux sombres et glacials. Il y fait froid, la nourriture mince et pas toujours de première qualité, la paillasse est humide et sans couverture. De leurs cotés, les prisonniers crient leur haines, leurs vengeances, clament également leurs innocences, mais ils ne font qu’énerver le geôlier dont l’humeur semblait empirer de jours en jour.

Pour ma part, je me contente d’attendre, de dormir, d’écouter ou bien tout simplement de penser. J’attends aussi des visites qui viennent rarement : Albertan est passé pour me demander où se cachée Haliosha et la Garde Impériale m’a interrogé mais rien d’autre.

Etre prisonnier n’a rien de drôle.

Deuxième page

On a installé un prisonnier à coté de ma cellule aujourd’hui. C’était un homme grand, musclés, aux longs cheveux blond hirsute et sale, avec une barbe de plusieurs jours. N’étant séparé que par des barreaux de fer, je me suis mise à le détailler avec insistance. Il en a fait de même. Il me fallut un peu de temps avant de lui parler mais je parvins à lui décrocher un sourire sans trop de mal.
Il m’indiqua son prénom, Aïnon, et me révéla qu’il ne serait pas un voisin trop dérangeant : demain matin, aux premières lueurs de l’aube, il serait pendu.

Aïnon est un meurtrier, un assassin reconnu et recherché depuis longtemps déjà. Il a tué des femmes, plusieurs et de toute les races, par pulsions ou par ennuie ; pourtant je ne ressentais ni menace ni aucune peur. Je me contentais de l’écouter, de lui parler.
Sans gène ni remord, il me parle de son passé, de ses crimes, de sa haines pour le sexe féminin. Ca lui venait de sa mère apparemment. Pourtant, je suis étonné de ne pas voir de dégout dans son regard quand il s’adresse à moi, il est calme, même amusé. Ca première question fut celle de ma grossesse.

- Combien de mois ?
- J’ai débuté le cinquième mois.
- Fille ou garçon ?
- Des jumeaux, lui dis-je.
- Une bonne chose, ca fera des catins en moins.

Je me sens un peu énervé par ses mots, surtout en pensant à Arrana et Shandra, mais je me tais, encore une fois. Toujours avec son air gai, il me conte aussi ses voyages : de l’ancienne gloire et la splendeur de Lordaeron, du port marchand et puissant de Menethil, de Moulin de Tarren ainsi que d’Austrivage… des lieux aujourd’hui détruits et que je n’ai pu connaitre au temps du mur de Gilnéas. Il me décrit tout cela avec passion, m’entrainant dans une soif fébrile de connaissance. Il expliquait tout cela si bien que j’avais l’impression d’y être, m’évadant loin de notre prison.
Sans m’en rendre compte, je me suis rapproché de sa cellule, de sorte qu’on pouvait se toucher sans problème. Le temps défile, on ne voit même pas le geôlier nous apporter notre miche de pain.

Enfin, il recommence ses questions.

- Quel âge as-tu ? Tu me parais bien jeune.
- 20 ans, lui annonçai-je avec entrain.
- Oh mais, tu es encore une gosse ! s’amuse-t-il.

Je proteste immédiatement, vexée, presque furieuse alors qu’il continue de rire à mes dépends. Il me baptise Gamine, sans scrupule pour ma fierté, me rappelant Johann. A croire que j’avais à faire à son double.

- Qu’as-tu fait pour te retrouver dans ce trou à rat, Gamine ?
- J’ai caché une personne que j’aime beaucoup et une psychopathe malgré leur tentative de meurtre. J’ai trahi mon Ordre.
- C’est tout ?! Même là encore tu es une enfant, soupire t’il. Enfin, c’est ta première arrestation, c’est déjà pas mal.
- Je ne pense pas être arrêté une seconde fois, ricanais je.
- Regrettes-tu ton acte ?
- Non, loin de là.
- Alors tu reviendras peut être. Tu me fais penser à ceux que j’ai fréquentés. Prend garde à ne pas tomber dans ce piège, Gamine. Une fois dedans, on n’en sort pas facilement.
- Si ca peut vous rassurez, je me contente surtout d’aller au marché noir pour acheter du tabac à bas prix.
- Ah, le fameux marché, s’exclame t’il. Un lieu parfait pour les brigands en proie à la solitude, un endroit adéquat pour vendre des objets illégaux. On y trouve de tout, tandis que les soldats tentent de le découvrir… en vain. Je vais te dire un secret : quand on donne un mot de passe au gardien des lieux, il te fait découvrir des choses bien plus dangereuses.
- Quel genre ? demandais-je, un peu inquiète.
- Les secrets de la magie noire, les vertus des plantes et des poisons… il suffit que tu demandes.
- Un mot de passe…

Tandis que je me mets à réfléchir sur ses paroles, il tourne délicatement ma tête vers la sienne et m’embrasse, entre deux barres de fer. Ce n’est pas un baisé d’amour ou de passion. C’est juste un contact chaud, sans sentiments… juste une moquerie. Je le regarde sans honte, seulement avec une légère surprise. Ses yeux pétillent de malice, comme un gosse ayant fait une bonne farce. Finalement, il s’installe le plus loin possible de sa cellule et s’allonge pour dormir, sans plus aucun phrase.
Je me suis réveillé ce matin, un peu engourdie, en entendant le geôlier ouvrir la porte, accompagnés par un bourreau et un prêtre. Je tourne immédiatement mon regard sur Aïnon : il est assis, calme, toujours son sourire sur le bout des lèvres. Il semble attendre patiemment la mort.

- Une dernière parole avant d’être pendu ? demande le geôlier.
- Juste une dernière recommandation à ma voisine de cachot.

A contrecœur, il le lui permet. Je m’approche de lui, étrangement triste de voir ce meurtrier rendre son dernier souffle d’ici quelques minute, et il me chuchote un mot. Un seul.

- Peut être te servira t’il un jour Gamine, me lance t’il avant de partir.

La porte se referme, je retrouve avec amertume cette froide solitude, et tandis que je fixe toujours l’entrée, je me rends compte d’un dernier détail :

Je ne lui avais même pas donné mon nom.

Troisième page.

J’ai passé ma journée à pensé à Aïnon. Cet homme étrange que je n’ai connu qu’une journée me manque déjà. Je ne cesse aussi de me poser de nombreuses questions sur lui :

Pourquoi m’avait il parlé de tout ca ? Pourquoi me raconter sa vie, ses meurtres, son histoire ? Alors que j’étais une femme, un instrument de sa haine, pourquoi m’avait il sourit ?

Parce que c’était sa dernière nuit ? Un moyen de se confesser ?

Et ce mot qu’il m’a donné, je sais ce que c’est : le fameux mot de passe. Pourquoi me le révéler après sa mise en garde ? Pour me tester ?

Je ne sais pas et ne le saurais jamais. Il était telle une feuille d’automne : une chose triste et belle qui s’en va quand le vent se lève.

Et tandis que je répète son nom, je passe ma main sur mon ventre déjà bien rond. Je venais, ce matin, de trouver un nom pour l’un de mes fils.

Aïnon.

(à suivre)
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